Fin octobre 2014, la première forêt verticale a été inaugurée près de la gare de Milan. Construite en collaboration avec des botanistes et des horticulteurs, ce complexe architectural a pour vocation de redynamiser la cité de la mode italienne tout en végétalisant son image jusqu’ici grisée par la pollution.
Avec une population totale de plus de 5 millions d’habitants, Milan figure parmi les villes les plus peuplées, mais aussi les plus polluées d’Europe. La capitale de la Lombardie doit ainsi actuellement faire face à un phénomène de désertification découlant immédiatement de ces deux facteurs. Afin de contrer cette mouvance, et en même temps endiguer les problèmes évoqués, le cabinet d’architecte italien Boeri Studio (Stefano Boeri, Gianandrea Barreca et Giovanni La Varra) a fait une proposition pour le moins originale : implanter une forêt au cœur de la ville, ce qui la rendra plus saine, plus agréable à vivre et donc plus attrayante. Seulement, l’espace au sol nécessaire à l’élaboration d’un tel projet n’étant pas disponible, la seule option envisageable restait… la verticalité. Ainsi est né le projet « Bosco verticale », ou « forêt verticale », deux bâtiments d’habitations citadines portant la première forêt verticale au monde.
Situées entre la via Gaetano de Castillia et la via Federico Confalonieri, c’est dans le quartier de Porta Nuova que les tours D (87 mètres de haut, 18 étages) et E (119 mètres de haut, 26 étages) se sont installées. Le chantier s’est mis en place fin 2009 et s’est terminé il y a 2 semaines, fin octobre 2014. Le complexe contient 21 000 plantes en façade et offre une surface de canopée équivalente à celle d’un bois d’un hectare. Chaque espèce a été sélectionnée pour sa résistance au vent et à une exposition prolongée en plein soleil. Les arbres ne devront pas dépasser les 3 à 6 mètres de hauteur afin de ne pas assombrir les locaux et donc, demanderont un entretien régulier, mais c’est finalement un moindre mal si l’on considère que, en plus d’améliorer l’image de Milan, le bosco verticale est un véritable assainisseur atmosphérique et climatiseur pour les habitations qu’il abrite. A propos, si certains d’entre vous ressentent l’envie d’aller se rafraichir dans cette forêt milanaise hors du commun, le prix des appartements démarre à 3 000€/m².
Ce nouveau moyen d’intégrer le végétal et surtout l’arbre dans la ville est symptomatique d’une problématique propre aux grandes agglomérations. La verdissement vertical semble ainsi avoir un bel avenir dans le monde de l’architecture urbaine comme le laisse supposer l’émergence des murs végétaux qui fleurissent un peu partout ces dernières années.
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Crédits photos : Boeri Studio, Brand Consultancy et Paolo Sacchi.
Source : La Brèche Urbaine