Dans le palmarès des villes vertes que l’Observatoire du même nom, piloté par l’organisation professionnelle des entreprises du paysage, l’Unep, et le réseau d’acteurs locaux Hortis, a publié le 14 mars, Angers et Nantes, ainsi que Strasbourg, sortent clairement du lot. Quels enseignements d’autres élus locaux peuvent-ils en tirer ?
Détecté sur :
Angers, Nantes et Strasbourg sont les villes les plus vertes de France selon le nouveau palmarès établi par l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), publié le 14 mars et réalisé de juin à novembre dernier. Ce palmarès fait suite à un premier du même genre, publié il y a trois ans et qui mettait déjà l’honneur les deux villes de la région Pays de la Loire (voir notre article dans l’édition du 19 février 2014).
14 % de la surface de la ville
La lauréate, Angers, apparaît toujours comme celle qui consacre la part la plus importante de son budget à la création de nouveaux espaces verts : 3,5% du budget communal est alloué au développement du vert en ville. C’est quatre fois plus que la moyenne nationale. Résultat, “les espaces verts publics – hors forêts – y représentent plus de 14% de la surface de la ville”, chiffre le document de restitution conçu par l’observatoire Unep-Hortis des villes vertes, entité animée par une vingtaine de responsables de directions et services espaces verts, parcs jardins ou environnement dans des collectivités.
Une carence en espaces verts
Pour déterminer le classement, les 50 plus grandes villes de France ont été sollicitées et interrogées sur l’importance du patrimoine vert accessible au public, les efforts financiers déployés par la commune en faveur du développement du végétal, la préservation de la biodiversité, la gestion des déchets verts et promotion des parcs, jardins et espaces naturels en vue de dynamiser la vie locale ou d’attirer des touristes. Ces cinq critères de notation sont inchangés depuis 2014. Et l’état des lieux global, aussi : “Il y a trois ans, les municipalités consacraient un budget largement en-deçà des ambitions affichées et en 2017, le constat reste alarmant : les villes n’y consacrent que 46,50 euros par an et par habitant en moyenne ! Un budget en baisse de 1,50 euro par rapport à 2014. La France est manifestement en retard sur ces questions par rapport à ses voisins européens, et peut-être plus encore au niveau international”, déplorent ainsi la présidente de l’Unep, Catherine Muller, et le président d’Hortis, Jean-Pierre Gueneau.
L’exemple nantais
En recensant les bonnes pratiques de certaines villes, ce palmarès vise à en tirer d’autres vers l’avant. La ville de Nantes, seconde du classement, fait ainsi figure d’exemple à suivre. Outre ses 37 m² d’espaces verts par habitant, elle a investi plus de 17 millions d’euros dans la création de nouveaux espaces verts en 2016. Et cinq élus y sont “exclusivement en charge des problématiques d’environnement et d’espaces verts”: les adjoints aux parcs, jardins et square, à la nature en ville, à l’écotourisme et aux jardins familiaux, au plan Paysage & patrimoine, et aux parcours de la biodiversité. La municipalité travaille aussi activement avec la région Pays de la Loire sur la continuité des trames vertes et bleues. Et, comme des dizaines d’autres en France – Marseille, Bordeaux, Le Havre, Grenoble, Tours, Paris -, elle mise sur la végétalisation participative et l’engouement de ses habitants pour le fleurissement des rues et balcons. Une centaine de projets de végétalisation portés par des citoyens vont y être accompagnés.
Strasbourg, zéro phyto avant l’heure
La troisième place du palmarès est attribuée à Strasbourg. Déjà capitale française de la biodiversité en 2014, elle veut devenir la capitale verte de l’Europe en 2019. Elle s’appuie sur un riche patrimoine vert et multiplie les actions en faveur de la biodiversité. Notamment en tissant des liens avec d’autres volets de sa politique locale (biodiversité et solidarité, végétal et citoyenneté). Elle s’efforce aussi de mobiliser, via des dispositifs variés, les commerçants, les associations, les entreprises, etc. Son service espaces verts est réputé et la ville est zéro phyto depuis neuf ans.
La tonte écologique s’ancre
A Strasbourg également, l’éco-pastoralisme est pratiqué. De manière générale, le recours à cette technique alternative et écologique d’entretien des espaces verts tend à se généraliser. Deux tiers des collectivités interrogées dans le cadre de ce palmarès déclarent y avoir recours. “Le patrimoine arboré est également l’objet d’une attention croissante de la part des collectivités. Une ville sur cinq déclare avoir instauré un plan de gestion écologique des arbres. Et une sur cinq avoir effectué un inventaire total de la faune et de la flore qui composent la biodiversité de leur commune.”