Une mini-maison pour une seule personne, fabriquée à partir de containers, autosuffisante et en forme de croix : c’est le projet insolite d’un designer géorgien. Conçu pour des séjours courts de retraite mystique ou plus pragmatiquement de travail, cet habitation a le grande avantage d’être autonome en énergie et en eau et propice à solitude.
vu sur :
Architecte et designer (paysager et d’intérieur), le Géorgien Dachi Papuashvili est l’auteur d’œuvres architecturales très diversifiées, dont rend compte son portfolio sur le site Behance. De la végétalisation d’une ruelle étroite à la conception d’une station de métro onirique baignée dans l’espace où flottent les planètes du système solaire, en passant par divers bars-restaurants, un square urbain ou encore un hall d’activités de loisir façon de canyon, ses idées sont empreintes d’une fantaisie tantôt poétique, tantôt plus pratique. Aujourd’hui l’homme se reconverti à l’écologie.
Ses projets d’habitat à partir de containers sont eux-mêmes des plus étonnants. C’est notamment le cas de son projet de mini-maison en forme de croix, moins conçue comme lieu de vie permanent que comme lieu de retraite, il se destine aux amoureux de la vie solitaire et aux travailleurs indépendants. C’est, de fait, d’une maison individuelle qu’il s’agit et son agencement vertical est quelque peu inhabituel voire déroutant. Avec ses 3 niveaux de 4 m² et un de 12m², cet habitat a été pensé pour optimiser un espace étroit et accueillir toutes les commodités d’une maison : toilette et douche, cuisine, bureau, chambre, terrasse et même une salle de prière, puisque ce projet est conçu initialement comme lieu de retraite pour moine ! C’est un lieu propice donc à l’isolement aussi bien pour la méditation, le jeûne, la conception d’icônes religieuses, des travaux scientifiques ou un travail de traduction qui nécessitent de se couper du monde.
« En Géorgie », explique en effet M. Papuashvili, « la construction de monastères avec des pierres et du ciment est très populaire. Ma tâche a consisté à concevoir un habitat pour une personne en recourant aux rebuts de matériaux de construction et avec moins de travail ». Pourtant, précise-t-il encore, « en dépit de sa forme de croix, son apparence n’est pas lié au symbole religieux », mais soumise à une nécessité pratique.
Sa verticalité empêche, bien sûr, l’installation d’un escalier : ce sont donc des échelles qui permettent de circuler à l’intérieur. Le premier niveau (rez-de-chaussée) est un espace utilitaire, destiné au rangement de la nourriture et au stockage des eaux de pluie. Celui-ci accueille des batteries solaires qui rendent la maison autonome en énergie. Le deuxième niveau est celui de la douche et des toilettes sèches, le troisième niveau – le plus grand (12 m²) – est à la fois celui de la cuisine, de la chambre, du cabinet d’étude et du salon. Le tout dernier niveau accueille la salle de prière et est flanqué d’une terrasse couronnée du panneau solaire.
Le bâtiment pour le moins atypique est conçu donc à partir de deux containers de fret maritime, isolés et recouverts de bois, ce qui donne à l’intérieur toute sa clarté. Il est préfabriqué avant d’être installé sur site, est conçu comme autosuffisant en énergie (solaire) et en eau (par un système de récupération des eaux de pluie). Lui reste à trouver chaussure à son pied afin de faire de ce concept un projet de terrain…