Ces Américaines ont mis au point un pneu plus respectueux de l’environnement, en remplaçant un agrégat de pétrole dans le caoutchouc par ces déchets recyclés.
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Pneu = déchet hélas durable. À part la confédération paysanne, qui trouve encore utile de brûler des pneus ? Personne. C’est même pour cela qu’ils s’entassent dans nos décharges. Il aura même fallu neuf ans à Recyvalor (un organisme regroupant tous les acteurs de la filière pneumatique) pour supprimer les 54 décharges sauvages de pneus, soit 55 0000 tonnes de détritus abandonnés en France. Sauvé ? Pas encore, car chaque mois, Aliapur – l’organisme qui s’occupe de récupérer, recycler et/ou enfouir les « nouveaux déchets pneumatiques » — en prend en charge… 55 000 tonnes.
On s’en doute, faire des balançoires ou des jardinières ne sera pas suffisant. C’est pourquoi les constructeurs cherchent depuis des années à concevoir un pneu « vert », plus facilement recyclable. Au sein de l’université Ohio State de Colombus, on a pris le problème à l’envers : et si les pneus pouvaient retirer des déchets au lieu d’en créer ? Voici le pneu vert en déchets recyclés.
Demain, déchets = pneu durable. Les recherches de Katrina Cornish et Cindy Barrera consistaient à remplacer un agent de renforcement de l’élastomère par des déchets alimentaires. On l’appelle le « noir de carbone ». Cette sorte de suie épaisse résultant d’une combustion incomplète de matières carbones représente 25% des matières du pneu, ce qui n’est pas rien. À la place, les chercheuses ont utilisé des pelures de tomates qui maintiennent sa résistance car elles restent stables même à haute température, ainsi que des coquilles d’œufs dont la structure poreuse garantit un meilleur contact.
Le pneu « vert » en déchets recyclés, ce sont deux bénéfices en un : réduire la dépendance au pétrole d’une industrie colossale à l’échelle mondiale, et faire que celle-ci participe au recyclage de déchets. La technologie de Cornish & Barrera n’a pas encore reçu son brevet mais à Colombus on envisage déjà son développement commercial à travers la société EnergyEne. Seul point à améliorer, la couleur pas assez sombre qui attire un peu trop les UV ? N’empêche, sachant qu’en France on a produit 624 500 tonnes de tomates en 2016, les imaginer changées en consommables nous donne… la patate.