L’éco-resort Nautilus est un complexe futuriste imaginé par l’architecte Vincent Callebaut. Ce sera un ensemble conçu pour répondre au défi de “zéro émission, zéro déchet et zéro pauvreté”.
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Éthique et respectueux de l’environnement, l’éco-resort promet aux communautés locales que les voyageurs vont s’impliquer activement dans la protection de l’environnement qu’ils veulent découvrir, tout en améliorant le patrimoine naturel et la culture.
- C’est avant tout un projet visant à échanger et à transmettre des gestes écologiques entre les communautés locales et les voyageurs. Il demandera aux écotouristes bénévoles de nettoyer les déchets plastiques abandonnés sur les plages, de mettre en place des programmes de recyclage, d’apprendre la permaculture, de protéger le corail, de restaurer une pêche raisonnable, ce qui permettra à la nature de se régénérer ou de renforcer la protection naturelle contre les inondations.
L’ensemble sera donc entièrement construit en éco-matériaux recyclés provenant de l’archipel philippin. L’architecte évoque des chutes de production en série provenant de l’industrie du bois, de matériaux plastiques et de bouteilles récupérés en mer, et même d’éléments de carène de vieux bateaux. Comme toutes les créations de Vincent Callebaut, il sera évidemment autosuffisant en énergie mais également en denrées alimentaires, grâce aux énergies renouvelables et à la permaculture (agriculture durable). Les déchets qui y seront produits seront systématiquement revalorisés en ressources. Cette fois, il cite les coproduits de l’agriculture, de la laine de bois et de chanvre pour l’isolation thermique, de micro-algues et d’huile de lin pour des carrelages organiques et d’essences de bois locales gérées de façon éco-responsable pour réaliser les pontons et parquets. La végétalisation sera poussée afin de “renforcer le lien visuel avec la nature” mais également pour “miser sur la variabilité thermique et le renouvellement de l’air” et “profiter de la lumière dynamique et diffuse”. Eaux de pluie et eaux grises seront bien entendu captées et recyclées dans des lagunes de phyto-épuration bordant les jardins.
- Géométriquement le village sur pilotis adopte une forme de double spirale aux proportions du nombre d’Or. Vincent Callebaut explique : “Les deux entités architecturales principales ; les hôtels en forme de coquillage et les tours d’appartements tournants, viennent s’enrouler le long de deux spirales respectant l’équilibre et l’harmonie”. La hauteur de ces bâtiments augmente peu à peu depuis l’îlot central qui accueille, sous une grande toiture végétale, un centre nautique et des laboratoires de recherche scientifique.
Les douze “coquillages végétalisés”, des hôtels abritant également des espaces d’exposition. Le maître d’œuvre raconte : “Un moucharabieh structurel en bio-ciment se déploie en spirale tridimensionnelle pour y lover des programmatiques réparties en loges”. Le phénomène de carbonatation du béton est d’ailleurs anticipé par Vincent Callebaut, qui entend améliorer les performances du matériau et obtenir des coques auto-stables semi-ouvertes.
Trônant au centre de la lagune, la “montagne en origami” abrite le centre de recherches scientifiques et la base de loisirs nautiques (piscine sportive et bassin) sous une charpente en CLT recouverte de rampes ondulantes. Ces replis permettent de lover des cultures (potagers et vergers) alimentant en circuit court les cuisines des restaurants avoisinants. Autour, ponctuant les deux bras spiralés se trouvent vingt-deux “pétales et coraux”, petits pavillons aux formes organiques. Ils cachent des bassins de pisciculture et d’élevage de coraux et des zones de découverte-relaxation pour les hôtes.
- L’architecte assume la densité de structures dans cette petite crique “pour mieux économiser le territoire et préserver les terres agricoles”. Et il propose que les déplacements se fassent au moyen d’embarcations électriques ou à voiles, toujours dans l’optique de limiter l’empreinte carbone des lieux et de ses occupants. Côté production d’énergie, façades et toitures abriteront des cellules photovoltaïques pour générer l’électricité nécessaire, tandis que les pilotis exploiteront l’énergie marine, grâce à des hydroliennes qui capteront les courants de marée et de la captation de frigories dans les eaux plus profondes, afin de participer au rafraîchissement. Vincent Callebaut estime que forte de toutes ces énergies naturelles, le complexe produira plus qu’il ne consommera, atteignant un bilan positif au profit des villages autochtones environnants. Structure bois largement ajourée, l’îlot central abrite les piscines de loisir et de sport, ainsi que des cultures en terrasse, destinées à nourrir les touristes et les populations locales.
Le tourisme du futur combine luxe, calme et volupté. Et conscience environnementale.