Dernière idée en date pour l’architecte spécialiste des villes vertes, Vincent Callebaut : concevoir un port pour les ferries de la capitale coréenne. À priori, rien d’exceptionnel. Sauf qu’en plus d’être autonome énergétiquement, cette infrastructure réinjecte de la vie dans la rivière.
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S’inspirer de la nature. Vincent Callebaut, vous commencez à connaître ! Mais si, rappelez-vous, il y a quelques semaines, nous vous racontions tout à propos de cet architecte belge qui invente les bio-villes du futur. Dans le cadre d’un appel d’offre de Séoul en Corée du Sud, Vincent Callebaut vient de remettre le couvert en imaginant le futur terminal de ferries de la ville. Suspendu au-dessus de la rivière Han et des jardins adjacents du parc Yeouido, ce magnifique bâtiment emprunte toutes les caractéristiques de la raie Manta, un animal connu pour nettoyer son environnement. L’analogie n’est pas anodine, réparer les dégâts faits à la nature constitue justement l’ambition de ce bâtiment hors-norme.
Un poumon pour Séoul. Comme toujours avec Callebaut, la composante écologique domine son sujet. L’architecte virtuose a pensé son œuvre comme le poumon écologique du parc et de la marina. Partons du haut : sur le toit, les panneaux photovoltaïques et les éoliennes produiront une énergie propre en continu. Notre ami belge entend également utiliser les déchets organiques et biodégradables du parc. Collectés, ils serviront à alimenter une centrale de production d’énergie verte par biométhanisation. La somme de cette énergie « faite maison » alimentera 100% des besoins du bâtiment, notamment les étages intermédiaires de ce vaisseau qui accueilleront des galeries artistiques, des restaurants et différents espaces de loisir.
Complètement di(n)gue. Et plus on descend, plus c’est fou ! Au niveau de l’eau, Callebaut a conçu des digues qui mettront bien entendu les bateaux et le bâtiment à l’abri, mais surtout, celles-ci vont servir à re-naturaliser les rives de la marina. Ainsi, en reconstituant un environnement protégé (avec l’instauration notamment d’une végétation semblable à celle des marais), notre pape vert compte favoriser le retour d’une faune et d’une flore aquatiques luxuriantes. Cet ensemble générera des conditions qui endigueront certains effets du réchauffement climatique comme les risques de débordement.
Responsable aussi en termes de matériaux, la structure en bois reprend le modèle des structures alvéolaires d’une ruche et sera fabriquée avec des arbres abattus de manière éco-responsable en Corée du Sud, selon une logique de gestion minutieuse des forêts. Pour résumer, voilà un projet on ne peut plus moderne, qui entend insuffler de la vie sauvage dans la ville, sans entraver l’activité humaine. Croisons les doigts pour que le projet devienne raie-alité !