Spécialisée dans la restauration des ressources par jardins filtrants, la start-up valorise chaque année de 500 à 1.000 tonnes de marc de café issues des capsules de la marque de Nestlé.De quoi enrichir 3.500 tonnes de compost diffusées auprès d’agriculteurs bio d’Ile-de-France.
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« Chaque année, nous traitons 30.000 tonnes de déchets agroalimentaires dans notre bioferme à La Brosse-Montceaux (77), dont 500 à 1.000 tonnes de marc de café qui proviennent des capsules de Nespresso. Il en résulte 3.500 tonnes de compost de haute qualité que nous vendons principalement à des d’agriculteurs bio d’Ile-de-France », explique Thierry Jacquet, PDG de Phytorestore qui emploie 15 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros pour 2015.
La spécialité de cette start-up parisienne créée en 2005, c’est de traiter plus de 60 types de déchets organiques comme les rejets de fabrication de bonbons, les croquettes, les graisses de restauration rapide… Ces déchets sont épandus sur 24 parcelles plantées notamment de roseaux, réparties sur un hectare. Ces jardins filtrent les rejets et les transforment en compost. « Nous sommes, d’ailleurs, le plus grand centre de compostage d’Ile-de-France, reprend Thierry Jacquet qui vend son service entre 10 et 70 euros la tonne. Ce qui affranchit les industriels de payer de 30 à 150 euros la tonne pour l’enfouissement de leurs déchets. »
Le compost de Phytorestore prévient les attaques de parasite et élimine les limaces
Livré par la société Coved qui organise la collecte des capsules pour le compte de Nespresso, le marc de café enrichit le compost à raison de 1 à 2 %. « Il en potentialise les vertus. C’est un excellent structurant pour les sols. De plus, il éloigne les limaces, prévient les attaques de parasites et diminue le nombre de bactéries ainsi que de champignons dans le sol, poursuit Thierry Jacquet. Ce qui évite d’utiliser des produits chimiques. En outre, les plantes mobilisent mieux l’azote et le phosphore. Ce sont plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles, principalement en bio, qui en bénéficient en Ile-de-France. »
Reste que la start-up a dû montrer patte blanche pour développer son modèle. « Notre centre de traitement des déchets est soumis à autorisation selon le régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), souligne le patron de Phytorestore qui dispose, également, d’un laboratoire de recherche et d’analyse ainsi qu’un centre expérimental de cultures traditionnelles sur 110 hectares. Nous assurons aux industriels la traçabilité de bout en bout du traitement de leurs déchets, jusqu’au champ précis que fertilise notre compost. Une information fiable pour le volet environnemental de leur rapport annuel d’activité. »