La capitale a adopté lundi une feuille de route opérationnelle définissant 15 actions à entreprendre dans cinq “thématiques structurantes”. Le réemploi et la réparation seront encouragés.
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Paris franchit une nouvelle étape dans son engagement de Paris pour une ville plus durable et résiliente. Lundi 3 juillet, la capitale française est devenue la première ville de l’Hexagone à adopter un “Plan Economie circulaire”, à savoir une feuille de route opérationnelle fixant la stratégie municipale à horizon 2020. Porté par deux adjoints à la maire, Antoinette Guhl (chargée de l’Economie sociale et solidaire, de l’Innovation sociale et de l’Economie circulaire) et Mao Peninou (adjoint à la Propreté), il dessine 15 actions concrètes à entreprendre dans cinq domaines prioritaires.
L’intérêt de la proximité
L’initiative répond à une conviction de la municipalité, que la feuille de route elle-même rappelle: “l’efficience de cette échelle géographique [la ville, Ndlr] pour mener à bien des politiques publiques à effet de levier sur l’économie circulaire”, en raison de la concentration dans les métropoles de “populations actives denses et connectées”, “économies dynamiques et diversifiées”, “activités d’enseignement et de recherche, bénéficiant ainsi […] de la proximité des individus et des structures (mutualisation de coûts, diversité d’opportunités, circulation de l’information)”. D’autres villes ont fait le même pari: c’est le cas d’Amsterdam, qui est en train de construire un nouveau quartier entièrement consacré à l’expérimentation de l’économie circulaire, mais aussi de Glasgow et de Séoul, pionnières des politiques dans ce secteur.
Elle est aussi l’aboutissement d’un processus lancé il y a plusieurs années: du Programme local de prévention des déchets (PLPD) 2011-2015 au Livre blanc issu des États généraux de l’économie circulaire menés avec une vingtaine de collectivités métropolitaines en 2015, en passant par l’adoption en 2014 d’un vœu à l’unanimité au Conseil de Paris engageant la ville dans une “trajectoire zéro déchet”. La ville a d’ailleurs voté en décembre 2015 un Plan stratégique de lutte contre le gaspillage alimentaire et est en train d’expérimenter dans deux arrondissements un Plan compost adopté en janvier 2017.
La commande publique, thématique phare
Le nouveau plan est censé “créer une synergie nouvelle” entre ces démarches ainsi que d’autres déjà existantes. Il insiste sur cinq “thématiques structurantes”: l’aménagement et la construction; le renforcement de l’offre pour les Parisiens et l’administration en matière de réemploi, de réutilisation et de réparation; le soutien aux acteurs du territoire et aux outils de mise en réseau; la promotion des nouveaux modes de consommation durable; la commande publique (de la valeur de 1,6 milliard d’euros par an).
Lors de la présentation du plan lundi au Conseil de Paris, Anne Hidalgo, qui organisera prochainement avec la Métropole du Grand Paris des Etats généraux de l’économie circulaire appliquée au secteur du BTP, a néanmoins aussi ouvert la perspective en dehors de la capitale. La maire a annoncé sa volonté de “porter auprès de la Commission et du Parlement européen un projet de directive européenne qui imposerait des standards d’écoconception pour tous les marchés publics de construction ou de travaux public”. Elle a également lancé un appel au Gouvernement français afin “qu’il organise des États généraux de l’écoconception des emballages”.