Pionnier des jachères fleuries, pour l’agriculture ou l’apiculture, Nova-Flore a enregistré il y a dix ans sa première demande pour la végétalisation urbaine. La PME angevine sélectionne les végétaux permettant une colonisation maîtrisée des villes.
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Il s’agissait de la ville de Bruz, près de Rennes. Depuis, le mouvement s’est accéléré et cette PME angevine de 100 salariés, pour un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros, enregistre désormais une croissance annuelle de 5 à 10 % sur ce segment. Nova-Flore a développé une dizaine de mélanges sous la marque Bio Couv’ permettant d’ensemencer les surfaces dites ” agro-limitantes “, ces sols perméables mais pauvres en terre, caillouteux, les graviers, les pieds de mur… ” Ce sont là des espaces considérables que l’on ne voit pas lorsque l’on passe en voiture, des hectares entiers, notamment des entrées de zones artisanales, des abords de voirie, des remblais de travaux “, témoigne Julien Gouy, cofondateur de Nova-Flore. ” Sans entretien, il suffit de quatre ou cinq ans pour voir ces espaces envahis par des arbustes, voire des arbres. “
Moins de feuilles et de déchets verts
Nova Flore sélectionne des plantes, notamment des espèces méditerranéennes adaptées aux sols secs, des espèces courtes produisant peu de feuilles et de déchets verts. Il peut s’agir de fétuques, permettant de transformer un sol stabilisé en pelouse, de thyms, de sedum, mais aussi des trèfles, des violas et bien d’autres variétés de fleurs… ” On choisit les plantes en fonction de la fréquentation de l’espace, s’il y a du passage où si l’on souhaite un fleurissement “, poursuit le dirigeant, ce qui implique un diagnostic spécifique pour chaque territoire.
Sous la marque Connect, Nova-Flore ajoute à ses semences des mycorhizes, ces fragments de champignons qui se substituent aux intrants. Cette symbiose permet au végétal de mieux capter les éléments nutritifs du sol, tout en limitant la consommation d’eau. Cette solution s’avère intéressante sur les sols sportifs où ils permettent de renforcer les racines du gazon et de renoncer aux fongicides. Son offre, l’entreprise l’a conceptualisée en un catalogue de ” 10 clefs de l’écologie urbaine ” permettant ” de gérer une collectivité comme un écosystème à part entière “, mentionne Jérôme Gouy.
Son catalogue comprend notamment des abris pour insectes pollinisateurs ou prédateurs de pucerons (coccinelles, chrysopes) comme alternative aux insecticides. La demande est telle que Nova-Flore réfléchit à une levée de fonds pour accélérer son développement.