C’est un projet social pour le moins ambitieux et atypique qui doit être lancé fin 2019 sur l’île de Nantes, à deux pas de l’usine Béghin-Say. Baptisé Les 5 ponts, l’endroit sera un lieu d’accueil central pour les personnes sans abri, tout en étant ouvert au grand public par l’intégration de nombreuses autres activités.
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L’association d’insertion Les Eaux Vives entend ainsi y installer ses nouveaux centre d’hébergement d’urgence, accueil de jour et halte de nuit. Jusqu’à 140 personnes y seront reçues chaque jour, 70 chaque nuit.
Des logements, des bureaux, un restaurant…
Un restaurant social et un espace de vente d’Emmaüs (textile et mobilier), tous deux accessibles à l’ensemble du quartier, y seront également installés. « Pour que le regard change, que les situations évoluent, il faut pouvoir rencontrer les autres », est convaincue l’association.
Les « ponts » ne s’arrêtent pas là : les deux bâtiments, reliés par le restaurant et un jardin partagé, abriteront aussi 66 logements (sociaux et en acquisition « abordable »), des bureaux d’entreprises, un local associatif et, peut-être, des commerces. « Le pari c’est un vivre ensemble où toute personne a sa place. On sera au cœur de la ville, bien visibles », se réjouit par avance Les Eaux vives.
De la ferme urbaine au resto
Encore plus original, le site, réalisé par l’agence d’architecture Tetrarc, accueillera une ferme urbaine sur les toits. Pas moins de 1350 m2 cultivables sont envisagés sous une forme (serres ?) « restant à définir ». Les produits fermiers récoltés alimenteront directement le restaurant. Et des personnes en précarité pourront y travailler quelques heures, moyennant rémunération. Et ainsi faciliter leur réinsertion. La boucle est bouclée.
« C’est un projet dont on pourra être fier », pronostique Johanna Rolland, maire de Nantes. Estimée à 9 millions d’euros, l’opération Les 5 Ponts va bénéficier d’une aide de 5 millions d’euros de la Commission européenne.