Alors que la population mondiale augmente inexorablement, le nombre de citadins ne cesse de prendre une part toujours plus importante à tel point que depuis peu, leur nombre a dépassé celui des ruraux. La crise écologique implique pour beaucoup d’experts internationaux un renouvellement de la pensée urbaniste, mais de quelle façon ? Nous sommes à l’aube de l’avènement des « villes intelligentes ».
Plus de 50 % de la population mondiale se concentre sur seulement 2 % de la surface disponible, les villes, responsables de 80 % des émissions de GES. À ce rythme, 70 % des êtres humains seront citadins en 2050. De plus en plus de villes deviennent des mégapoles, surtout en Asie où la population augmente à une cadence folle avec la superficie des villes. Des cités où la densité est telle qu’une multitude de problèmes se posent sur fond de réchauffement climatique et d’épuisement des ressources naturelles. Parmi ces questionnements, il est possible de citer les flux et trafics urbains liés aux déplacement des personnes et des marchandises, la gestion de l’eau, les apports énergétiques, le gaspillage des ressources, la présence des espaces verts, ainsi que les problèmes de pollutions citadines incarnées par la qualité de l’air ou encore les nuisances sonores.
Des projets de ville du futur sont désormais lancés, et pour certains déjà aboutis. Ils sont le fruit d’une réflexion autour de ce que l’on peut appeler la « troisième révolution industrielle » basée sur les énergies renouvelables et l’hyper-connectivité. Les deux premières révolutions industrielles, ayant permis la civilisation à dominante urbaine telle que nous la connaissons aujourd’hui, sont apparues avec la machine à vapeur pour la première et le moteur à explosion pour la seconde.
Le système capitaliste libéral induit notre système ultra consumériste, faisant peu de cas des questions environnementales tandis qu’en général, le comportement de l’homme sur sa planète semble ne pas changer. Ainsi, il semble que les urbanistes, aménageurs et ingénieurs endossent la responsabilité d’un changement de courant de pensée et de définition de la ville, en collaboration avec les états, les entreprises et les citoyens.
La ville du futur est elle réellement une solution d’avenir viable ? Ou une utopie urbaine ? Un documentaire en trois parties diffusé sur Arte tente de répondre à cette interrogation qui semble devenir de plus en plus cruciale au fur et à mesure que les années passent.
Le documentaire intitulé « les villes du futur » aborde une variété de problématiques urbaines, environnementales, sociales et éthiques. Il soulève notamment le fait que la Chine est le pays suscitant le plus de craintes de par le poids de son développement urbain intensif, tandis que certains pays comme l’Inde ou d’autres en Afrique vont bientôt connaitre un exode rural massif couplé à un développement économique accéléré. Il semble que prendre le problème sous l’angle de la ville pourrait avoir un effet global. Ainsi, la planification urbaine est revisitée par le biais de ce type de ville qui devrait concentrer le tout numérique et les équipements écologiques. Les experts s’accordent à penser que la ville ex-nihilo permet d’intégrer directement les systèmes souhaités et permet également d’aborder les questions logistiques plus sereinement, contrairement aux villes anciennes telles que Paris ou Londres pour lesquelles il a été nécessaire de repenser l’espace en partant d’anciens tissus urbains. Par contre, il y a dans les villes nouvelles de ce type, en tout cas pour celles déjà effectives, un manque d’identité et d’histoire criant, une disparition du « désordre » faisant le charme ancestral de la ville, annihilant toute créativité au profit d’une aseptisation de celle-ci.
Le documentaire nous transporte en Arabie Saoudite et son projet de « Ville Économique du Roi Abdallah », le projet d’éco-cité de Songdo en Corée du Sud ou celui du nouveau quartier d’affaires de Tianjin en Chine, en passant par le nouveau projet du Grand-Paris, celui relevant de la mutation énergétique du Nord-Pas-de-Calais. Il est possible d’ajouter la gestion des flux de la ville de Londres ou encore l’existence d’un « village numérique » à Shanghai et de son système de carte d’identité numérique.
Le documentaire traite de la façon dont sont menés ces projets, de l’implication peut être trop importante des entreprises privées (construction, gestion, entretien des villes), de l’hyper-connectivité comme service efficace, mais comme possible dérive sécuritaire (big data = Big Brother ?), des possibilités potentiellement offertes par les fermes verticales (ou tours agricoles), des réseaux de partage de l’énergie, du stockage des énergies intermittentes (éolien, solaire), ou encore de la protection informatique de ces projets intelligents.
Une fresque qui durant trois heures, passe en revue les prémices de la 3e révolution industrielle et démontre que la situation actuelle nécessite des changements rapides et viables dans notre façon de concevoir et renouveler nos villes toujours plus étendues, denses et peuplées.
Découvrez le troisième volet de la série : en cliquant ici.
Source : CitizenPost