Le ciel des grandes villes est assombri par la pollution atmosphérique. Le smog, nuage épais et suffoquant qui enveloppe les métropoles, asphyxie le quotidien des citadins. Plusieurs causes sont responsables de ce phénomène inquiétant, mais l’une des principales reste celle de l’urbanisation croissante à laquelle le monde assiste depuis plusieurs années. L’amélioration de la qualité de l’air est devenue un enjeu majeur pour les métropoles. Ainsi les projets de gratte-ciels « super-écologiques » fleurissent. Seront-ils une solution suffisante ?
Vivre en ville serait devenu dangereux pour la santé. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la qualité de l’air paru en mai 2014. A travers le monde, près de 90 % des citadins sont exposés à une qualité de l’air tellement mauvaise qu’il devient dangereux de le respirer, les exposant ainsi à d’importants risques de santé.
Comment aborder efficacement ce grand défi écologique dans un contexte où les villes ne cessent de s’agrandir ? L’imagination débordante de certains architectes associée aux nouveaux procédés technologiques ont permis la mise place de projets de gratte-ciels « super-écologiques » qui seraient, non seulement autonomes d’un point de vue énergétique, mais permettraient également de lutter contre la pollution de l’air.
La Chine se dote de la plus haute tour du monde comme arme anti-pollution
La Ville de Wuhan en Chine s’est lancée dans un projet innovant et ambitieux portant sur la construction de deux tours gigantesques, baptisées les Tours Phoenix. L’une d’entre elles devrait atteindre 1000 mètres et deviendrait ainsi le plus grand gratte-ciel du monde. Ces tours, aux allures futuristes et élégantes, ont pour ambition de lutter contre l’un des fléaux les plus importants auquel la Chine est confrontée : la pollution atmosphérique.
Conçus par le bureau d’architecture anglais Chetwoods, ce projet devrait permettre d’aspirer le smog de Wuhan au moyen d’un dispositif de purification d’air alimenté par un revêtement photovoltaïque et un système combinant énergie éolienne et hydrogène. L’air frais serait ensuite distribué à travers des systèmes de filtration. Les concepteurs ont également prévu des jardins verticaux, des récupérateurs et purificateurs d’eau ainsi que le recyclage des déchets et des chaudières à biomasse.
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Milan plante une forêt en plein cœur de la Ville
Recouvrir deux gratte-ciels de 900 arbres, 5000 arbustes et 11000 plantes, soit plus d’un hectare de végétation, pour lutter contre la pollution à Milan : c’est le pari fou que s’est lancé l’architecte italien Stefano Boeri. Selon lui, une forêt verticale permet de construire un micro-climat et de filtrer les particules de poussière présentes dans l’environnement urbain. La diversité des plantes contribue à créer de l’oxygène, de l’humidité, à absorber le CO2, à protéger les personnes et les maisons des rayons du soleil et de la pollution acoustique.
S’ajoutera à ce dispositif des éoliennes et des capteurs solaires sur le toit afin de couvrir une bonne partie des dépenses énergétiques. L’irrigation des milliers de végétaux implantés sur les structures sera assurée par un système de filtrage et de réutilisation des eaux usées.
Chicago veut éradiquer la pollution de son trafic autoroutier
Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) émises par les véhicules sont très importantes aux États-Unis où les voitures sont plus lourdes et plus puissantes. C’est à ce fléau que Chicago veut s’attaquer avec, notamment, le projet CO2ngress. Ce plan prévoit la construction de deux tours jumelles qui devraient réduire les polluants des 77000 voitures qui circulent chaque jour sur l’autoroute Eisenhower.
Imaginé par deux étudiants en architecture, les gratte-ciels seraient munis d’un système de filtrage qui absorberait les polluants atmosphériques et le CO2 émis à proximité. Le CO2 viendrait ensuite servir de nourritures à des algues cultivées sur le toit. Ces algues seraient ensuite transformées en biocarburant pour les voitures écologiques des résidents. Les deux tours seraient aussi équipées d’une double peau extérieure afin de réduire les nuisances sonores.
Ces gratte-ciels du futur devraient permettre de réduire les pollutions émises dans les métropoles dans les années à venir. Il est néanmoins trop tôt pour pouvoir juger du réel impact qu’auront ces nouveaux bâtiments sur la qualité de l’air. Ces mesures sont toutefois encourageantes et démontrent une réelle volonté de la part de certaines métropoles d’offrir à ses habitants une ville « plus respirable ».
Source : UrbanAttitude