Né d’un partenariat entre l’entreprise de recyclage Lemon Tri et Danone, Lemon Aide est un spécialiste de la logistique promouvant la réinsertion professionnelle de ses salariés. La startup compte multiplier par trois son chiffre d’affaires entre 2016 et 2019.
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Economie circulaire et économie sociale et solidaire (ESS) s’allient une fois de plus, en entraînant dans leur sillage une société du CAC40 comme Danone et une fondation, FACE, réunissant 16 grands groupes. Active depuis septembre 2016, Lemon Aide, startup spécialisée dans la logistique du recyclage et employant des personnes en insertion professionnelle, incarne cette nouvelle union. Elle célèbre ce mardi 25 avril son premier succès : en six mois de vie, elle a permis non seulement de collecter 130 tonnes de matière recyclable; cinq de ses six agents logistiques ont aussi retrouvé un emploi, dont quatre en CDI.
Un sous-traitant d’intermédiaires
“Nous collectons, sur-trions, stockons, conditionnons et acheminons vers les divers recycleurs toutes sortes de déchets dits “tertiaires” hors foyer : emballages en plastique, papiers, canettes, verre, bois etc.”, explique à La Tribune la directrice de la jeune pousse, Maud Curial. “Nos clients ne sont toutefois pas les entreprises, écoles ou administration qui les produisent: nous intervenons en tant que sous-traitants d’intermédiaires, qui conservent un contact direct avec les recycleurs”, précise-t-elle. Une spécialisation qui à ses yeux confère à Lemon Aide un avantage concurrentiel :
“Plus agiles, nous pouvons intervenir dans le cadre d’opérations ponctuelles comme de prestations récurrentes, et nos petits véhicules sont mieux adaptés au milieu urbain.”
Lemon Aide est d’ailleurs justement détenue à 60% par la startup Lemon Tri, qui conçoit et commercialise des machines de recyclage, et qui lui délègue désormais la logistique de tous les déchets ainsi collectés en Île-de-France. L’idée de créer la nouvelle entreprise ESS est d’ailleurs née d’un partenariat entre la maison-mère et Danone, destiné à faire croître le taux de recyclage de bouteilles en plastique : les résultats ont été si positifs que Lemon Tri s’est retrouvé contraint à imaginer de nouvelles solutions logistiques pour gérer la masse de nouveaux déchets.
La rentabilité économique dans deux ans
“Nous restons cependant tout à fait autonomes, juridiquement et financièrement, et comptons travailler avec tout acteur du recyclage”, souligne Maud Curial.
La start-up compte notamment étendre son action à Marseille dès 2017 et à Lyon en 2018, “deux lieux où le taux de recyclage est faible et le chômage élevé”. A l’horizon de deux ans le nombre de salariés devrait d’ailleurs être multiplié par cinq, et le chiffre d’affaires, de 230.000 euros en 2016, par trois en 2019, estime la directrice. Dans le même délai, l’entreprise, aujourd’hui soutenue par le Fonds Danone pour l’Écosystème à hauteur de 700.000 euros sur trois ans, ainsi que par des subventions étatiques destinées à l’accompagnement de ses salariés, compte également atteindre la rentabilité, et se financer seulement par les revenus issus de ses services de collecte et de stockage.
L’accompagnement de la Fondation agir contre l’exclusion (FACE), actionnaire à 40%, et qui détache certains de ses salariés dans la startup, assure toutefois le respect de la mission initiale: tous les équipiers, accueillis par promotions tous les six mois, seront en insertion, et formés pendant 20% de leur temps, assure Lemon Aide. L’entreprise veille également à recourir exclusivement à des filières de recyclage françaises et qui transforment les déchets collectés en nouvelle matière, en excluant la valorisation énergétique comme la mise en décharge.