Je dégagerais trois grandes tendances.
Tout d’abord, la multimodalité. De nombreux systèmes parallèles de transport se développent, avec une offre de plus en plus “à la demande”. Cette évolution va de pair avec le développement de la notion de partage : on voit déjà aujourd’hui émerger cette tendance, avec le co-voiturage. Mais, il y a encore une énorme marge de progression, avec l’auto-partage, le vélo-partage, etc.
Ensuite, les transports tendent à être de plus en plus “intelligents”. Le développement de l’information voyageur en est un des aspects, avec l’apparition de systèmes de plus en plus informatisés. Il faut souligner les progrès des systèmes de guidage et d’orientation, mais aussi insister sur les véhicules eux-mêmes, qui sont de plus en plus connectés.
Enfin, le dernier aspect concerne le développement de systèmes de transports optimisés. Je pense, par exemple, au développement de couloirs dédiés et partagés sur les grands boulevards, ou bien, aux horaires aménagés en fonction des heures de la journée.
Auriez-vous des exemples de ces nouveaux moyens de transports ?
De façon générale, on va vers des transports de plus en plus propres, la technologie se mettant au service de l’environnement.
Parmi les exemples qui me viennent en tête, je peux citer le Cybus, un système de minibus électrique sans chauffeur. L’efficacité et la rapidité deviennent également des paramètres déterminants : on verra probablement de plus en plus le développement de transports du type du podcar, qui existe aux Etats-Unis depuis 1975, ou bien de l’AirTrain de l’aéroport JFK à New-York, New-York, ou encore le PRT à l’aéroport de Heathrow à Londres développé dans le cadre du projet CityMobil dont Inria était un partenaire clé. Ces derniers nécessitent toutefois l’installation d’une infrastructure coûteuse. D’ici là, d’autres solutions voient déjà le jour, comme le bus à haut niveau de service qui existe déjà en France par exemple à la Rochelle ou encore à Castellon en Espagne. Ces bus fournissent des services similaires au métro ou au tram, avec des itinéraires en site propre, et une fréquence plus importante que les lignes de bus normales.
En quoi San Francisco, berceau des startups, illustre-t-elle ces tendances ?
Dans cette ville, la société en charge du transport public (la SFMTA – San Francisco Municipal Transportation Agency) a été chargée de planifier, concevoir, construire et exploiter cinq modes de transport public de façon intégrée. Cette centralisation des décisions a permis du coup le développement d’une offre multimodale cohérente et planifiée. Et les résultats sont là : par exemple, San Francisco compte aujourd’hui la plus grande flotte de bus à zéro émission de tout le pays ! La ville a également développé un système d’auto-partage de voiture, (City CarShare), de scooter (Scootnetworks) et même de vélo.Et cela ne s’arrête pas là : la SFMTA souhaite élaborer dans un futur proche une application numérique accessible par smartphone, qui permettra de relier tous ces modes de transport entre eux en offrant aux voyageurs la possibilité de planifier au mieux leur déplacement !
Source : Mobilité Durable