Le salon international de l’immobilier (MIPIM) vient de récompenser Euroméditerranée du prix du meilleur projet de requalification urbaine au monde pour le réaménagement du boulevard du Littoral entre la Joliette et le J4. Le MIPIM a également été l’occasion pour l’établissement public d’aménagement (EPAEM), de lancer concrètement la deuxième phase de son opération d’intérêt national : l’EcoCité de « l’îlot XXL ».
Un appel à manifestation d’intérêt vient d’être lancé avec pour objectif de sélectionner d’ici le mois de juin, le groupement de promoteurs qui aménagera « l’îlot XXL ». Les candidats devront proposer les scénarios d’aménagement d’un écoquartier sur un espace de 14 hectares encadrant l’actuel marché aux puces et la future station de métro Capitaine Gèze, terminus nord de la deuxième ligne du métro phocéen, dans le prolongement de l’îlot démonstrateur Allar développé par Eiffage et dont les travaux ont débuté il y a quelques semaines.
Cette première phase de la nouvelle EcoCité du Sud de la France comprendra sur 250 000 m2 de plancher : des bureaux, logements, commerces, services et équipements publics.
Et l’îlot Allar dans tout ça ?
Sur une parcelle de 2,4 hectares située près du siège d’EDF, l’îlot Allar permet à Eiffage Immobilier, qui a en charge d’aménager le projet, d’expérimenter l’ensemble des dispositifs d’écoconstruction appelés à être déclinés sur le périmètre d’Euroméditerranée et plus généralement sur toutes les régions du monde dotées d’un climat méditerranéen.
Il est primordial de comprendre qu’un écoquartier ne peut pas avoir les mêmes techniques de constructions, qu’il soit situé dans le Nord de la France ou dans le Sud. Les climats étant très différents, Marseille et sa région ont besoin d’inventer les écoquartiers méditerranéens du futur qui répondent à des critères bien spécifiques.
« Il s’agit de voir comment toutes ces nouvelles techniques constructives s’adaptent au marché local, mais aussi de vérifier l’appropriation par les habitants de ces nouveaux dispositifs », explique François Jalinot, le directeur général de l’EPAEM. Les travaux ont démarré il y a quelques mois.
Un quartier très « durable »
Ce quartier témoin de 58 000 m² de plancher regroupera 400 logements de 30 000 m² à énergie positive, un hôtel de 90 chambres, 20 000 m² de bureaux et équipements publics qui seront raccordés par un système énergétique géré par EDF, utilisant la thalassothermie. Le tout organisé autour d’une rue « universelle » concentrant les services aux particuliers, les entreprises et la logistique. Le quartier devrait abriter 800 habitants et 2 000 emplois.
La thalassothermie est un réseau interne reliant les différents immeubles mutualise les besoins et permet aux logements de bénéficier d’un transfert de chaleur depuis les bureaux pour leur eau chaude sanitaire par exemple. Ce système vertueux a pour objectif de réduire la facture énergétique de 30%.
La ville de Marseille fera partie des premiers utilisateurs de ce nouveau quartier. Elle a en effet acheté, sur plan, un immeuble de bureaux de neuf étages (10 931 m² de plancher) dans lequel elle regroupera d’ici 2017 différents services administratifs. Un investissement de 36,23 M€ TTC.
Pour le secrétaire général de la ville de Marseille, Jean-Claude Gondard, « il s’agit d’améliorer les conditions de travail des services, mais aussi d’impulser une dynamique au projet porté par Euroméditerranée ».
Les concepts innovants de la ville du futur
On y retrouvera de nombreux concepts innovants de la ville du futur : solidarité énergétique, bâtiment modulaire (logements évolutifs), halle universelle, e-conciergerie, coworking, mobilités douces. Les livraisons du nouvel îlot s’échelonneront à partir de 2019.
Des grands noms de l’architecture internationale et locale auront chacun leur bâtiment ! On pense notamment à Eduardo Souto de Moura (Prix Pritzker 2011, équivalent du Prix Nobel de l’architecture) ou Corinne Vezzoni, l’architecte marseillaise que nous vous avons présenté ici.
Chiffres clefs de l’îlot Allar
- 2,4 hectares
- 58 000 m² de plancher
- 400 logements
- 20 000 m² de bureaux et d’équipements publics
- 800 habitants
- 2 000 emplois
Source : Made in Marseille