Le développement de l’économie circulaire et une meilleure utilisation des moyens de production pourraient permettre aux pays européens de réaliser 1800 milliards d’euros d’économies et augmenter la croissance de 7 points, estime le cabinet de conseil McKinsey.
“Les investissements dans la transition vers une économie circulaire pourraient fournir un stimulus à l’économie européenne”, estime McKinsey & Company. Pour les consultants du cabinet de conseil américain, le passage à un modèle tourné vers cette rationalisation de l’utilisation des matières premières générerait en Europe 1800 milliards d’euros de bénéfice économique net en 2030. Le PIB s’apprécierait pour sa part de sept points supplémentaires par rapport aux prévisions actuelles.
“L’économie européenne est étonnamment gaspilleuse dans sa façon de créer de la valeur, et tout concourt à faire perdurer ce système”, constatent les auteurs de l’étude. Seulement 40% des matériaux utilisés en Europe ont été recyclés ou réutilisés en 2012, souligne McKinsey, qui comprend dans le concept d’économie circulaire bien plus que du recyclage : 31% des denrées alimentaires sont gaspillées le long de la chaîne de valeur, les automobiles restent stationnées 92% du temps, tandis que les bureaux sont en moyenne occupés 35% à 50% du temps, y compris durant les heures de travail.
D’IMPORTANTES ÉCONOMIES À LA CLEF
Le cabinet de conseil mise notamment sur le numérique et les nouvelles technologies pour faire bouger les lignes. L’auto-partage permettrait de faire chuter le coût moyen d’une voiture au kilomètre de 75% d’ici à 2030, tandis que les coûts des intrants et des machines pourraient chuter, dans l’agriculture, dans des proportions similaires si l’agriculture de précision et les techniques de semis direct (sans labour) étaient combinées. Les maisons à énergie passive pourraient quant à elles contribuer à réduire la consommation d’énergie à hauteur de 90% !
Parvenir à obtenir de tels gains ne sera pas chose facile, admet McKinsey, qui estime que la création d’un système efficace de réemploi des matériaux et de recyclage nécessiterait un investissement chiffré à 108 milliards d’euros. Le cabinet se base sur une étude réalisée par le gouvernement britannique, qui estimait, pour son seul pays, cette charge à 14 milliards d’euros. En Allemagne, 123 milliards d’euros ont par ailleurs été versés aux opérateurs d’énergies renouvelables entre 2000 et 2013 sous forme de rachats.
UNE CONVERGENCE NÉCESSAIRE ENTRE LES DIFFÉRENTS ACTEURS
Des chantiers sont déjà lancés. Le cabinet salue ainsi la détermination de la Commission européenne à construire un marché numérique unique, et encourage la collaboration entre les acteurs de l’énergie.“L’Europe est au milieu d’un grand changement dans le comportement des consommateurs”, estime McKinsey. Les acteurs locaux, nationaux et européens sont amenés, de fait, à coopérer pour parvenir à favoriser le développement d’une économie plus efficiente.
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Source : L’usine nouvelle