Les travaux de construction de l’unité de méthanisation de Melun Val de Seine, devraient débuter fin-2019, à Dammarie-lès-Lys. Les bus de l’agglo devraient en bénéficier.
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Une double filière qui ferait de l’usine Bi-Métha 77 un concept pour le moment unique en France. L’appel à projets pour la construction puis l’exploitation de l’unité de méthanisation Bi-Metha 77 va être lancé d’ici la fin de l’année. Concrètement, il s’agit de la construction d’une usine de méthanisation à Dammarie-lès-Lys, pour la réalisation d’une unité de production de biométhane.
Double filière
Celle-ci sera installée rue de Seine, à proximité de la station d’épuration et de la déchetterie, et permettra de développer le processus de méthanisation. Ce procédé permet d’obtenir du biogaz, grâce une fermentation de matière organique en milieu fermé. Jusqu’ici, rien de très novateur – même s’il s’agit d’une énergie renouvelable en plein essor – puisque ce type d’usine existe déjà y compris en Seine-et-Marne.
« Bi-Métha 77 sera la seule usine à exploiter une double filière d’approvisionnement », jubile Pierre Yvroud, président du Syndicat des énergies de Seine-et-Marne (Sdesm), actionnaire majoritaire de Bi-Métha 77, avec l’agglomération Melun Val de Seine. Pour la première ligne d’approvisionnement, Bi-Métha 77 récupérera par exemple intrants agricoles.
« C’est de l’économie circulaire, commente Fabrice Julien, le directeur général de Bi-Métha 77. Nous rachetons aux agriculteurs la biomasse qu’ils n’exploitent pas – ce qui sécurise leurs revenus – pour le transformer en gaz et nous leur redonnons le digestat qui va permettre de diminuer l’usage de produits phytosanitaires dans leurs cultures. » Cette filière sera aussi alimentée par les biodéchets, notamment récupérés dans les cantines.
Seconde filière d’approvisionnement pour la création de biogaz, les boues issues des stations d’épuration de Dammarie-lès-Lys et Boissettes. « Ici encore les déchets vont permettre une production d’énergie », poursuit-il. La fermentation de ces deux sources d’approvisionnement permet d’obtenir un gaz avec une concentration de 60 % de méthane. Une fois épuré, il sera directement réinjecté dans le circuit d’approvisionnement de GRDF.
Pour alimenter les Mélibus ?
« La production permettra de faire rouler une centaine de bus au biogaz pendant un an », illustre Pierre Yvroud. En chiffre, les deux filières devraient permettre d’obtenir 2M de m3 de gaz par an. « C’est à la fois une innovation mais aussi une filière de territoire avec un accompagnement pour de nouvelles pratiques des agriculteurs, des emplois localisés et la production d’une énergie propre pour des bus », abonde, Fabrice Julien.
Il pourrait par exemple alimenter un nouveau parc de Mélibus, alimenté au GNV (gaz naturel pour véhicules)… Lauréat d’un concours de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), Bi-Métha 77 peut compter sur une subvention de 4M € sur une enveloppe globale de création de 15M €. Le début des travaux de construction de l’usine est prévu pour la fin 2019 pour une mise en service à l’horizon 2021.