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[box type=”info”] Geneviève Ferone Creuzet participera au débat : l’Afrique Verte, clé du développement, à quel horizon ? samedi 10 octobre de 14h30 à 16h au centre de conférence du stade de l’Amitié de Libreville.[/box]
Tribune. L’Afrique est traversée par des dynamiques de croissance et dispose de nombreux atouts pour devenir le continent de demain. Il est impossible d’exprimer des généralités à son sujet mais cette trajectoire est véritablement enclenchée. Au risque de doucher cet enthousiasme, elle doit, dans le même temps, faire face à des difficultés multiples qui constituent des enjeux de rupture, auxquels les élus, les investisseurs et les bailleurs de fonds devraient porter une attention prioritaire.
La croissance démographique, source d’opportunités, génère également de nombreux besoins, alors même que les territoires ne sont pas structurés pour accueillir une population en croissance, cantonnée dans des espaces informels entre villes et campagnes. L’urbanisation explosive, dans des villes qui n’organisent et n’aménagent pas suffisamment les espaces, compromet l’amélioration des conditions de vie, la cohésion sociale et génère des dégradations de l’environnement. Il en va de même de la mauvaise gestion des ressources naturelles sur les espaces ruraux, incarnée notamment par des modèles agricoles destructeurs d’écosystèmes et d’emplois.
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Pour être durable, la «restructuration» en cours doit se fonder sur la bonne articulation des territoires, pour gérer l’étalement des villes, favoriser les échanges et l’enrichissement des campagnes, selon des modèles économiques résilients et pérennes qui pourraient s’inspirer de l’économie circulaire, favorisant l’émergence d’un tissu de petites entreprises dynamiques et innovantes.
Le sous-continent africain est à ce jour marginalement responsable d’une partie de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, mais la trajectoire «carbonée» de l’Afrique du Sud montre combien la croissance de l’Afrique pourrait devenir fortement émissive si rien n’était fait pour en infléchir les modèles et promouvoir des solutions d’énergies vertes à toutes les échelles territoriales. La priorité sera de réduire les inégalités entre les pays et dans les pays afin que cette transition énergétique soit créatrice de valeur et vectrice de développement local.
Enfin, les conséquences directes ou indirectes du changement climatique (sécheresses, inondations, maladies, exodes de population) constituent autant de menaces sur les équilibres humains et sociaux du continent. Des politiques de long terme sur l’aménagement du territoire, notamment dans la gestion de l’eau, la reforestation, les infrastructures, devront faire l’objet de concertation et de coopération à l’échelon régional.