Créé en 2015, le cluster d’agro-activités Organic’Vallée prend progressivement racine sur la commune de Bélesta-en-Lauragais (31). Située à une quarantaine de kilomètres de Toulouse, la zone a été pensée selon les principes de l’économie circulaire de la matière organique et de l’écologie industrielle et territoriale.
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Elle prévoit d’installer sur ses 55 hectares des activités fonctionnant de manière complémentaire afin que les « déchets » des unes deviennent les ressources des autres. L’objectif final est de trouver un équilibre entre les activités humaines, d’élevage, de culture et de transformation produisant des déchets organiques, et les activités valorisant ces déchets à travers le compostage, la création d’énergie, la transformation en nourriture animale, etc. Une démarche de mutualisation de matériel et d’équipements (meunerie, légumerie, huilerie, séchage de luzerne) est également menée sur le site. De plus, la conversion des terres vers l’agriculture biologique s’est achevée à la fin de l’année 2016, ainsi la plupart des activités peuvent être certifiées ou suivre les principes de l’agriculture biologique.
A l’origine du projet, l’entreprise CLER VERTS est spécialisée dans le compostage de déchets alimentaires et de bois. Elle valorise localement des déchets provenant notamment de l’aire urbaine de Toulouse (restauration, collectivités, supermarchés, etc.). Organic’Vallée s’inscrit dans cette logique : elle participe au renforcement des liens entre l’urbain et le rural, à la transformation de déchets en ressources et à leur utilisation dans des productions locales. Ainsi, les synergies inter-entreprises existant déjà à travers l’activité de CLER VERTS sont renforcées par les activités d’Organic’Vallée. D’autres projets s’intégrant dans cet écosystème s’ajoutent au fur et à mesure de l’évolution de la zone, certains sont développés par des entrepreneurs venant s’implanter, d’autres sont portés par la coopérative.
Pour l’instant le site accueille un rucher, un maraîcher, deux types d’élevages de porcs, un élevage d’escargot, trois parcelles d’expérimentation de cultures émergentes et une champignonnière en cours d’implantation. Cette dernière utilisera des substrats produits à partir de résidus agricoles pour faire pousser des champignons alimentaires. A moyen terme, les porteurs de projet souhaitent également développer une activité de bio-fabrication de biomatériaux à partir de substrats colonisés par différentes souches de mycélium (les « racines » des champignons). Des services liés aux activités de la zone viendront également s’installer dans un bâtiment aménagé en tiers-lieu dédié au coworking, à la formation et à la tenue de réunions.
Organic’Vallée réunit donc quatre domaines d’activités : la production agricole, la transformation, le support au développement économique et l’aménagement du foncier. Elle prévoit d’accueillir une dizaine d’activités générant une centaine d’emplois directs et indirects. Elle vise un chiffre d’affaire de plusieurs millions d’euros mais également des retombées non économiques comme une amélioration de la formation, de l’éducation à l’environnement, de la biodiversité et du lien social.
Un modèle économique et financier basé sur la coopération
La première étape pour fonder la zone d’agro-activités a été la création d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Différents acteurs du territoire peuvent ainsi s’associer au capital et s’impliquer dans la gouvernance de cette démarche sociale, solidaire et environnementale : producteurs, collectivités, usagers, associations, entreprises, etc. Le site est pensé comme une entreprise de territoire promouvant le développement local durable à travers la coopération, l’économie circulaire de la matière organique, l’agroécologie et la relocalisation des circuits économiques.
Le projet de territoire porté par la SCIC Organic’Vallée est lauréat de l’appel à projet interministériel Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE) de janvier 2016. Dans ce cadre, elle est investie avec plus de 25 partenaires autour de six axes de travail : développer les circuits courts alimentaires et l’agriculture biologique ; valoriser la biomasse localement ; renforcer l’agroécologie ; accompagner les démarches de lutte contre le gaspillage alimentaire ; soutenir le développement local des territoires ruraux ; diffuser et former aux concepts mis en œuvre.
A court terme, le développement de la zone sera tributaire des autorisations d’urbanisme sollicitées pour la construction de locaux d’activités. Après cette étape décisive, le développement dépendra des levées de fonds qui pourraient avoir lieu dès le second semestre 2017. Pour se financer, Organic’Vallée bénéficie de fonds publics d’amorçage, s’appuie sur le loyer versé par les entreprises, sur les prises de part au capital de la SCIC et sur des moyens de financement participatifs ou responsables.