À Amsterdam, une monnaie d’un nouveau genre est sur le point de voir le jour dans le but de stimuler de façon originale le tissu socio-économique d’un quartier.
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Dans le secteur de Wildeman, un quartier de l’ouest d’Amsterdam, The Beach, un studio de design spécialisé en développement durable et innovation sociale, s’apprête à lancer une monnaie locale, fabriquée en plastique recyclé. Le studio a amorcé une série d’ateliers citoyens en vue de redonner de la vitalité économique à ce quartier victime de plusieurs coupures gouvernementales au cours des dernières années. Si l’objectif est d’impliquer les résidents dans le but de créer cette nouvelle monnaie, la volonté est également de construire un nouveau modèle économique, basé sur l’économie circulaire, qui permettra la redistribution des biens et encouragera les bonnes pratiques locales, notamment en matière de consommation et de recyclage. Selon The Beach, cette initiative permettra d’encourager l’achat local et écoresponsable, de resserrer les liens sociaux et de promouvoir une économie où les citoyens ont un véritable pouvoir de décision.
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Concrètement, les citoyens seront invités à rapporter leurs restes de pain et leurs déchets de plastique ; ceux-ci seront pesés et échangés contre des pièces pouvant être utilisées dans les boulangeries, les épiceries et autres commerces locaux participants. Ces pièces, fabriquées à partir du plastique recyclé par les résidents, seront ajoutées au sein de ce nouveau système économique. Le pain, lui, alimentera une station de biogaz qui fournira du chauffage et de l’électricité aux habitants du quartier.
Pour leur part, les entreprises et les commerçants recevront des pièces de monnaie en vendant certains produits considérés plus «durables» ou en accordant des réductions sur leurs services. De plus, pour proposer une alternative à la simple consommation, les résidents pourront investir des pièces dans des projets d’économie sociale du quartier.
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Le projet débutera à petite échelle au mois de mai. A mesure que les résidents du quartier s’impliqueront, l’idée est d’augmenter progressivement le réseau d’organisations acceptant et distribuant des pièces de monnaie afin de décupler l’impact social de cette initiative et de l’élargir à d’autres quartiers. Cette initiative marche sur les traces de la ville de Bristol, au Royaume-Uni, qui a mis sa monnaie locale en place en 2012. Aujourd’hui, plus de 800 marchands et entreprises acceptent la «livre de Bristol» en plus de la «livre sterling». Il est notamment possible de faire des achats, de payer son loyer, d’acheter des billets de transport en commun et même de régler ses impôts municipaux avec des livres de Bristol.
Au Canada aussi le concept de monnaie locale gagne en popularité, plusieurs projets étant actuellement en développement dans certaines grandes villes, dont Québec, Toronto, Calgary et Montréal.