«Paris Smart City 2050» parait certes utopique, mais le projet ne faisait que répondre à la consigne par l’agence de l’écologie urbaine de Paris «Proposer des prototypes de tours à énergie positive prenant en compte les contraintes futures de Paris», explique Vincent Callebaut.
«Imaginés à partir de technologies existantes ou en cours d’étude dans les laboratoires», ces projets restent néanmoins de la prospective. En attendant, on peut toujours s’y projeter…
On vous laisse découvrir :
« ANTISMOG TOWERS » PETITE CEINTURE
La Petite Ceinture de Paris, une ancienne ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur, fait le tour de Paris à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Aujourd’hui désertée par les Parisiens, les « Antismog Towers » viennent renaturaliser le tracé ferroviaire en poumon vert par l’intégration de jardins maraîchers communautaires cultivés par les riverains. Les pistes cyclables et les potagers urbains viendront ainsi s’enrouler à la verticale autour de tours cycloniques dépolluant les sols par phyto-épuration hydroponique et filtrant le smog atmosphérique grâce à leur structure photocatalytique en dioxyde de titane.
Ces tours dépolluantes offriront une forte densité urbaine de logements maraichers grâce à leur impact minimal au sol et leur architecture en évasement.
« PHOTOSYNTHESIS TOWERS » MONTPARNASSE
En 1970 fut posée sur le site de l’ancienne Gare Montparnasse la première pierre du chantier de la tour homonyme. La Tour Montparnasse souvent très décriée fut la plus haute tour d’Europe pendant plus de vingt ans jusqu’en 1990.
Le projet « Photosynthesis Towers » vise à améliorer les impacts esthétiques et énergivores de l’Ensemble Immobilier Tour Maine-Montparnasse en le métamorphosant d’une part en un véritable Central Park à la verticale ouvert au public, et en couturant d’autre part tous ces nouveaux jardins suspendus d’une robe de bioréacteurs d’algues vertes à énergie positive.
Des rampes serpenteront ainsi autour du gros œuvre existant renforcé et proposeront des promenades piézoélectriques hélicoïdales dans le ciel de Paris autour des 58 étages en forme d’amande.
La toiture-dalle du centre commercial sera quant à elle transformée en lagune de phyto-épuration recyclant les eaux grises de l’ensemble immobilier.
« BAMBOO NEST TOWERS » ENSEMBLE MASSENA
Le projet « Bamboo Nest Towers » vise à re-naturaliser les treize tours de l’ensemble Masséna construites sur les terrains de l’ancienne usine de construction Panhard & Levassor le long du tracé de la Petite Ceinture. En 2050, ce quartier (aussi appelé Villa d’Este) présentant la concentration de tours la plus élevée de Paris, sera un emblème du rapatriement de l’agriculture urbaine étagée à la verticale au cœur de la capitale.
Ainsi les tours Puccini, Palerme, Rimini, Verdi, etc. … seront enveloppées d’un exosquelette en bambou tressé.
« HONEYCOMB TOWERS » PORTE DES LILAS
En vue d’accroitre l’offre de logements dans Paris, les « Honeycomb Towers » proposent de doubler la hauteur des HBM par une architecture parasite venant greffer des maisons individuelles imbriquées les unes aux autres. Tel un nid d’abeilles aux alcôves hexagonales, cette greffe urbaine offrira aux nouveaux habitants des potagers et vergers suspendus rapatriant ainsi en ville les avantages d’un pavillon individuel rural. Structurellement, cette ruche est portée par une ossature métallique qui descend les charges verticalement à travers les conduits de cheminée existants traversant les immeubles.
« FARMSCRAPERS TOWERS » PORTE D’AUBERVILLIERS
Le concept des « Farmscrapers Towers » a pour but de rapatrier la campagne au cœur de la ville et de réintégrer les modes de production alimentaire au sein des lieux de consommation. Véritable quartier de ville empilant des îlots mixtes, ces Farmscrapers densifient l’espace urbain tout en optimisant la qualité de vie de ses habitants par la réduction des moyens de transports, l’implantation d’un réseau domotique, la re-naturalisation des espaces publics et privés, et l’intégration des énergies renouvelables propres comme la biomasse, la méthanisation, le solaire photovoltaïque et thermique et l’éolien.
« MANGROVE TOWERS » GARE DU NORD
Comme leur nom l’indique, les « Tours Mangrove » seront inspirées des palétuviers des marais maritimes avec leurs pneumatophores et leurs racines échasses. Elles seront implantées directement sur les quais de la Gare du Nord et elles seront ramifiées entre-elles comme un écosystème résiliant au dérèglement climatique.
Ces tours accueilleront une programmation mixte de bureaux, d’hôtels et de logements voués à une clientèle internationale et nomade. Véritable forêt de tours végétales, cette Mangrove urbaine sera à énergie-positive, c’est-à-dire qu’elle produira plus d’énergie qu’elle n’en consommera (que cette énergie soit électrique, calorifique ou alimentaire).
« BRIDGE TOWERS » PONT AVAL / 12ème arrondissement / PONT AMONT
Avec comme objectif de densifier la ville par des écosystèmes verticaux habités, le projet “Bridge Towers” propose la construction de deux ponts paysagers aux portes fluviales de Paris. Ces deux ponts aux silhouettes de méduses émergeant des eaux, relieront les 15ème et 16ème arrondissements à l’Ouest et les 12ème et 13ème arrondissements à l’Est.
Ce seront des tours jumelles épousant et re-customisant extraordinairement les deux ponts existants du Boulevard Périphérique afin de revaloriser les deux vitrines d’entrée vers la cité par la voie fluviale le long de laquelle s’est écoulée son histoire depuis Lutèce. Perforées par de larges caténoïdes les tours seront alimentées en énergie électrique grâce à des éoliennes multi pales, supplées par des hydroliennes, qui utiliseront l’énergie cinétique de la Seine.
« MOUNTAIN TOWERS » RUE DE RIVOLI
Le projet « Mountain Towers » vise à désasphyxier, à densifier et à re-naturaliser ce type d’urbanisme hyper-énergivore et spatiovore contenu sur la rue de Rivoli, par la construction de montagnes bioclimatiques intégrant les énergies renouvelables sur les toits et en cœur d’îlots. Les « Mountain Towers » à énergies positives permettront ainsi de tripler à la verticale l’offre de logements de chaque îlot parisien d’habitation en distribuant les charges structurelles à travers les anciens conduits de cheminées condamnés.
Trois types d’énergies renouvelables seront embarqués dans chaque tour : Durant la journée, deux grands boucliers solaires photovoltaïques et thermiques bio-inspirés par la structure finement ciselées des ailes de libellules produiront de l’électricité et de l’eau chaude sanitaire. Durant la nuit, une station hydro-électrique réversible de pompage-turbinage fera s’écouler une cascade urbaine sur toute la hauteur de la tour entre deux bassins de rétention d’eau pluviale situés aux points haut et bas, évitant d’avoir recours à des batteries pour stocker l’électricité produite par les ailes de libellules solaires.
Crédits photos : Vincent Callebaut Architectes
Source : Lumières de la ville